Dans le jargon linguistique
actuel, par exemple, les termes « input », « output »,
« parameters » relèvent de linformatique et des mathématiques, car on
est à peine à inscrire leur discipline sur la liste de sciences « dures ».
Cest un phénomène qui date du début du XIXe siècle,
lorsquon a commencé de décrire la langue en termes d
« organisme ». ![]() (Lien à la Déclaration) ![]() Whatmough (1970) croit à une
dialectalisation du gaulois, mais cette conclusion dépend un peu trop des
commentaires des conquérants romains et pas assez des documents (très rares) en gaulois.
Il y avait certainement au moins deux formes daccentuation (paroxytonique et
proparoxytonique) révélée par la toponymie (Bituriges > Berry, Bourges; Nemausus
> Nemours, Nîmes; voir Wüest 1979 : 334). « Linguicide » est un
terme popularisé par Robert Phillipson et Tove Skutnabb-Kangas. Ils trouvent
léducation denfants de langue minoritaire en langue majoritaire équivalente
à un article de la convention internationale relative à la génocide, « forced
transfer of children to another community or group » (1995 : 72-73).
Voir Whatmough 1970 :
68-76; Reichenkron 1965 : 261-263. Wüest conclut (1979 : 334-335) :
« il nest guère douteux que le gaulois a subsisté jusquau IVe siècle,
bien que son État de conservation ait dû ressembler à celui des dialectes français du
XXe siècle ».
Wüest croit que la Gaule
septentrionale parlait déjà un latin distinct avant la dissolution de lempire
et larrivée des Francs. Ces qualités seraient dûes à une romanisation moins
intense et à une administration moins dominante. Les migrations germaniques
nauraient quaccentué des tendances déjà présentes.
1453, Édit de
Montil-les-Tours; 1490, Ordonnances de Moulins; 1510, décret de Louis XII; 1535,
Ordonnances dIs-sur-Tille. Ces actes royaux sont soumis à diverses
interprétations; voir Peyre 1933; Fiorelli 1950; Trudeau 1983 et 1992; Judge 1993).
Jacques Dubois a écrit une
comparaison du français et du latin en 1531 (Isagoge in Linguam Gallicam) mais
ce nest pas une « grammaire » proprement dite. Louis Meigret a composé
une grammaire plus sérieuse en 1550 (Le tretté de la grammere françoeze) , mais
avec une orthographe non traditionnelle, ce qui a limité son influence. Pour une
grammaire à la portée de tous il faut attendre la grammaire de Robert Estienne (1557) et
les grammaires de Pierre de la Ramée (1562, 1572). Le premier dictionnaire monolingue du
français date de 1606 (Jean Nicot, Thresor de la langue françoyse). Voir Kibbee
(1979) et Chevalier (1968). En Angleterre et aux Pays-Bas, des manuels scolaires
paraissent beaucoup plus tôt (voir Kibbee 1991).
Léducation primaire en
français date de la seconde moitié du XVIe siècle lorsque
lÉglise a répondu au défi posé par lenseignement proposé par les sectes
protestants (voir Furet & Ozouf 1977 : 69-115).
Comme nous lindique
Lyons (1991), les décrets parisiens nont pas toujours eu leffet voulu en
province. Les « Sociétés populaires » se réunissait toujours pour discuter
les idées révolutionnaires en parler local. En lAn VI (1796-1797), un élève a
obtenu un prix local pour la récitation des droits de lhomme et du citoyen en
breton.
Cest un conflit
constant jusquà nos jours. Par exemple, dans le procès Lau c. Nichols (1974),
la Cour Suprême des États-Unis a décidé que légalité daccès à
léducation en anglais défavorisait les élèves dorigine chinoise qui
navaient pas les connaissances linguistiques pour profiter de cet accès. Le juge
William O. Douglas a déclaré : « there is no equality of treatment
merely by providing students with the same facilities, textbooks, and curriculum :
for students who do not understand English are effectively foreclosed from any meaningful
education » (414 U.S. 563).
Pour cette raison la France a
refusé de coopérer avec lenquête Capotorti des Nations Unies, concernant les
communautés linguistiques minoritaires (rapport Capotorti, 1979 : Study on
the Rights of Persons Belonging to Ethnic, Religious and Linguistic Minorities (= U.N.
Doc. E/CN.4/Sub.2/384/Rev.1).
Cette prétendue unité est
particulièrement précaire pour le gascon. Voir Wüest 1979 : 363-370.
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